Interprofession Valhor fête ses 20 ans et nomme son nouveau président

L’assemblée générale de Valhor qui se tenait à Paris le 12 novembre dans le 2^e arrondissement de Paris, avait une résonance particulière. L’Interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage a en effet nommé son nouveau président avec un passage de relais entre l’ancien et le nouveau bureau qui va s’atteler à coordonner ses actions en faveur de la filière dans une période conjoncturelle qui s’annonce tempétueuse pour les entreprises en 2025.  La production végétale française notamment, doit faire face à une inflation des charges d’exploitation et une compétition internationale toujours plus rudes.
L’ancienne présidente Catherine Muller et son équipe sortante laisse dans ce cadre à ses successeurs un bilan économique très sain pour mener à bien les projets et soutenir la filière (voir notre encadré).

L’Interprofession qui fête ses 20 années d’existence garde donc le cap avec son nouvel accord interprofessionnel triennal 2024/2027 et avec une vision stratégique de long terme jusqu’à 2030. Une tonalité festive et conviviale a été donnée après son assemblée générale pour rendre hommage à ses anciens présidents et à son délégué général sortant, Jean-Marc-Vasse, qui ont chacun contribué à bâtir les grands projets et réformes de l’Interprofession durant ces deux décennies.

Florent Moreau, nouveau président

Le nouvel élu à la présidence de Valhor, Florent Moreau, est un Maître Artisan fleuriste venant d’une famille d’agriculteurs. Exerçant dans les départements de la Vendée et des Deux-Sèvres, il bénéficie d’une expérience de 30 ans dans sa profession. Il est devenu en 2019 président de la Fédération Française des Artisans Fleuristes, pour un mandat de 2 ans. Il a par ailleurs été membre actif du conseil d’administration de Valhor entre 2019 et 2022.

Sa nomination suit une règle d'alternance qui veut que chaque grand collège de l'Interprofession présente à tour de rôle, d'une élection à une autre qui se tient tous les trois ans, son candidat au poste de président. Après le collège Paysage dont était issue la présidente sortante Catherine Muller, qui succédait elle-même à Mikaël Mercier issu du collège Production (mandat 2018-2021), c'est donc au tour du collège Commerce de voir l'une de ses personnalités représentées. Rappelons enfin que les 3 collèges qui forment le conseil d’administration de Valhor sont composés de membres appartenant à 10 fédérations.

« Engager la filière collectivement vers le jour d’après ». Telle a été la première phrase, comme un nouveau crédo, du nouveau président dans son discours d’investiture. « Pour la première fois, le dirigeant d’une petite entreprise est appelé à ce poste de responsabilité », ajoute l’élu. « J’ai la certitude d’être en adéquation avec ce que vivent au quotidien nos chefs d’entreprise et surtout ce qu’ils attendent de nous collectivement ». Une réflexion on ne peut plus à propos dans le contexte économique tendu auquel devra faire face durant son mandat cet homme de conviction qui rappelle le devoir de son équipe « d’être au service des presque 46 000 entreprises de la filière, petites, moyenne ou grandes ».

Un projet stratégique de long terme

L’enjeu et la feuille de route de son mandat portent sur le déploiement, avec son nouveau bureau désigné, du projet stratégique de la filière à l’horizon 2030 soit sur 6 ans. Le conseil d’administration de Valhor souhaite en effet doter la filière d’une vision de long terme qui s’ajoute à son habituel programme d’action collectif triennal. « Ce projet devra s’adapter à un contexte économique et politique assez instable, mais nos ambitions son concrètes et en phase avec les attentes des professionnels sur le terrain », juge Florent Moreau.
Trois axes seront développés avec l’attractivité des métiers, l’intelligence économique et la compétitivité des entreprises, la transition écologique et la RSE.

• Le volet d’attractivité des entreprises comporte comme engagements d’attirer de nouveaux talents dans la filière, de s’investir sur les marques employeurs des filières et de contribuer à l’adaptation de l’offre de formation (outils certifiants, journées portes ouvertes et contenus pédagogiques pour les enseignants…)
  
  
• Le plan de compétitivité des entreprises consiste à investir dans des outils de conjoncture et de prospective pour aider les professionnels à améliorer leur stratégie à leur environnement business ; à soutenir l’offre végétale à travers différents outils et à renforçant les labels et certifications (Excellence Végétale, Label Fleur de France, Charte Qualité Fleurs, Label Rouge…).
  
  
• La politique RSE s'attache quant à elle à valoriser les produits et services de la filière végétale comme solutions pour faire face aux défis environnementaux (effets du dérèglement climatique, biodiversité…), tout en décarbonant les activités des entreprises de la filière. Elle vise également à améliorer la gestion de l’eau ou bien l’économie circulaire avec la gestion des déchets plastique.

Catherine Muller, une présidence dynamique

La présidente sortante Catherine Muller aura conduit durant trois ans l’accord interprofessionnel 2021-2024 avec un programme qui aura porté pas moins de 80 actions pour la filière. Cela, dans un contexte traversé par différentes crises pour les entreprises : guerre en Ukraine avec prix en hausse de l’énergie, baisse du pouvoir d’achat, sécheresse (été 2023), inondations (2024)...

Citons parmi les projets les plus emblématiques conduits sous son mandat la gestion du plastique (charte pour l’écoconception des poteries horticoles avec création de la filière nationale de collecte et de recyclage VADEHO) ou bien la gestion de la ressource en eau avec l’obtention d’usage dérogatoires durant la sécheresse mais aussi le soutien à la première charte interprofessionnelle sur l'eau signée cette année en Pyrénées-Orientales.

La recherche et l’innovation via les partenaires Plante & Cité et Astredhor ont été encore renforcées tout comme la mise en avant de la qualité des produits au travers notamment des labels, un travail concerté avec Excellence Végétale. L’optimisation des pratiques logistiques de la filière a été également un axe important. La représentativité de la filière a également été très forte auprès des politiques et de parlementaires à travers plus de 50 évènements et rencontres au Sénat et dans les cabinets ministériels. Valhor a noué des partenariats avec l’OFB et l’Ademe mais siège également dans des organisations internationales telles que l’ENA ou l’ELCA.

La présidente et son bureau sortant ont enfin travaillés à une modification de la gouvernance au niveau des instances de Valhor pour renforcer son efficacité avec, par exemple, l’ajout d’une « conférence des présidents » venant des 10 organisations professionnelles constituant l’Interprofession. Ces réunions courtes et régulières visent à aider le président général dans sa prise de décisions. Cette initiative existait déjà durant la crise du Covid mais elle a été formalisée dans les statuts de Valhor.

20 ans célébrés avec les présidents et un hommage à Jean-Marc Vasse

Pour fêter ses 20 ans, Valhor a convié une grande partie de ses anciens présidents ayant incarnés toutes les évolutions de l’Interprofession : Bernard Pical qui a participé aux fondations de Valhor (1997-2003), Jean-Michel Laperche (2006-2008), Dominique Douard (période 2011-2014), Benoît Ganem (période 2014-2018) et Mikaël Mercier (période 2018-2021) et bien sûr Catherine Muller.

Chacun a trouvé ici l’occasion de rendre un hommage appuyé et chaleureux à Jean-Marc Vasse qui quitte ses fonctions de délégué général et passe la main à Axel Bigot. Fin politique et homme de réseau, Jean-Marc Vasse est engagé dans la filière végétale depuis 40 ans.

Il aura accompagné depuis la création de Valhor il y a 20 ans, tous les présidents de l’Interprofession. Ceux-là ont unanimement salué ses qualités et son important soutien pour rallier les nombreuses organisations professionnelles au sein de l’Interprofession et pour mener à bien ses missions. Son parcours va se poursuivre,  en délégation de Valhor, au service d’Astredhor comme conseiller de l’organe de gouvernance de l’Institut.